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CONTES NOCTURNES

lamenté devant le fauteuil d’un juge impassible, et prendre pour salaire le denier ensanglanté que le pauvre te présentera baigné de ses larmes ?

Tu veux remplir ton cerveau de fausses doctrines, œuvres mensongères des hommes, faire de la ruse un métier, et t’engraisser par la fraude ? Toute vertu a-t-elle donc abandonné ton cœur ?

Ton père — tu t’appelles Engelbrecht. Non, quand je t’entends nommer ainsi, je ne veux pas croire que c’est le nom de mon camarade Engelbrecht, qui était la vertu et la droiture même ; je veux me figurer que c’est satan, qui par un prestige infernal prononce ton nom de dessus son tombeau, et fascine les hommes au point de faire passer un vil apprenti de la chicane pour le fils du brave charpentier Godfréed Engelbrecht. — Sors d’ici ! — tu n’es plus