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MAÎTRE JEAN WACHT

jugea suffisamment instruit pour le faire passer avocat.

Un dimanche il voulut surprendre maître Wacht par la nouvelle de cet avancement, qui lui assurait une position dans le monde. Mais quel fut son effroi lorsque Wacht lui lança un regard irrité, tel qu’il n’en avait jamais vu jaillir de ses yeux.

— Quoi ! s’écria Wacht, d’une voix qui fit retentir l’appartement, misérable vaurien, la nature t’a refusé les forces du corps, mais elle t’a richement orné des dons les plus précieux de l’esprit, et tu veux en abuser comme un traître et un méchant, d’une manière infâme, et tourner ainsi le couteau contre ta propre mère ? Tu veux trafiquer du droit comme d’une vile marchandise, sur la place publique, et le peser à faux poids au pauvre paysan, au citoyen opprimé, qui s’est en vain