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MAÎTRE JEAN WACHT

lui rendre les derniers honneurs ; les commères et lesjeunes filles, qui ont assez rarement occasion de prendre l’air, ne manquent pas d’accourir en foule, et de former un cortège qui ressemble à une armée entière de noirs corbeaux et d’aigles prêts à prendre la bruyante volée.

Maitre Wacht, quelque contrarié qu’il fût de ce que Jonathan devait appartenir à un état qui lui était odieux, ne le lui fit point sentir, ni dans son enfance, ni plus tard dans sa jeunesse. Au contraire, il voyait avec plaisir que le pieux et paisible Jonathan vînt tous les soirs chez lui, après avoir terminé le travail de la journée, pour passer la veillée avec ses deux filles et la vieille Barbara. D’ailleurs Jonathan avait la plus belle écriture du monde, et maître Wacht qui aimait beaucoup