manche, M. Rastner dînait comme à l’ordinaire chez maître Wacht ; celui-ci se mit à vanter et à priser avec affectation chaque mets que l’active Rettel faisait servir, et engagea non-seulement Rastner à faire chorus avec lui, mais lui demanda son avis sur tel ou tel plat en particulier. Rastner assura sèchement qu’il était un homme fort sobre et fort modéré, accoutumé dès son enfance à une extrême frugalité ; qu’à dîner, une cuillerée de soupe lui suffisait avec une tranche de bœuf ; qu’à son soupé, il se contentait d’une petite portion d’œufs brouillés et d’une goutte d’eau-de-vie ; qu’au reste, à six heures du soir, un verre de bière, qu’il prenait autant que possible en plein air, au sein de la belle nature, était tout son régal. On peut se figurer quels regards la petite Rettel lança au malheureux Rastner, mais ce ne
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MAÎTRE JEAN WACHT