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MAÎTRE JEAN WACHT

ont, malgré leur gravité, une certaine malice ironique, qui s’exerce en maintes circonstances.

Il était impossible que Rettel n’excitât pas, par sa manière d’être, la causticité de son père, de sorte que ses rapports avec sa fille prenaient souvent une couleur assez bizarre. Je n’en citerai qu’un seul exemple. Dans la maison de maître Wacht se présenta un jeune homme d’humeur fort paisible, joli garçon, qui avait un emploi dans la chambre des finances du prince-évêque, et qui vivait fort à son aise. Selon la loyale coutume allemande, il s’adressa au père pour lui demander la main de sa fille aînée, et maître Wacht ne put faire autrement que de lui accorder l’entrée de sa maison, afin qu’il lui fût loisible de gagner l’affection de sa fille. Celle-ci, instruite des vues de ce jeune homme, le regarda avec les