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MAÎTRE JEAN WACHT

Si Jonathan était un jeune homme paisible, studieux, livré à l’étude, Sébastien se laissait aller sans contrainte à la fougueuse pétulance de son naturel. Mais comme il montrait dans le métier toute l’habileté de son père, et qu’on n’avait jamais eu à le reprendre ni sur son application, ni sur la netteté de son travail, Wacht attribuait ses espiègleries, parfois un peu trop fortes, à l’emportement d’une jeunesse bouillante et impétueuse, et il les lui pardonnait, espérant, comme il le disait, que, dans ses voyages, Sébastien userait ses cornes.

Sébastien commença de bonne heure à voyager, et maître Wacht n’en reçut plus de nouvelles jusqu’au moment où, devenu majeur, il lui réclama de Vienne son petit héritage paternel. Maître Wacht le lui fit remettre jusqu’au dernier denier, et il en reçut un acquit