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LE CŒUR DE PIERRE.

ôta son turban, et le remit aussitôt sur sa perruque, après avoir essuyé la sueur de son front avec un mouchoir des Indes. En ce moment, un corps doré, qu’Ernest avait dès long-temps remarqué dans un cerisier se remua, et le conseiller de commerce, Harscher, vêtu d’un habit de gala en brocard d’or avec des culottes pareilles et une veste parsemée de bouquets bleus sur un fond d’argent, descendit avec dextérité le long de l’échelle qu’il avait placée contre l’arbre, et courut se jeter dans les bras de l’ambassadeur, en criant ! Oh ! che vedo. — O dio che sento ! — Le conseiller de commerce avait passé sa jeunesse en Italie, était grand musicien, et avait la prétention, avec un fausset exercé, de chanter comme Farinelli.

— Je sais, dit Willibald, que Harscher a rempli ses poches de cerises