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CONTES NOCTURNES.

qu’on me regardait de travers en disant : — C’est l’ami de Willibald.

— Tu sais que beaucoup de gens, et surtout les jeunes filles de seize à dix-sept ans, m’évitaient avec soin ; mais je connais le but auquel mènent tous les chemins, et je sais aussi que lorsqu’elles m’y rencontreront, elles me tendront amicalement la main.

— Tu veux dire au grand jour de réconciliation, au jugement dernier, lorsqu’on aura secoué le joug des idées humaines, dit Ernest.

— Oh ! je t’en prie, s’écrie Willibald, ne nous élevons pas à ces grandes questions. Le moment n’est pas favorable ; abandonnons-nous plutôt aux idées folles dans lesquelles Reutlinger nous a comme encadrés aujourd’hui. Quelle bizarrerie a-t-il donc encore imaginée là-bas ? Vois-tu cet arbre dont le vent balance les fruits blancs. Ce ne