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LE CŒUR DE PIERRE.

robe aux jeunes gens qui n’étaient pas assez riches pour faire cette dépense. Cette fête, qui durait trois jours, ramenait le conseiller au milieu des souvenirs de sa première jeunesse.

Deux jeunes gens, Ernest et Willibald, se rencontrèrent dans une allée. Ils se regardèrent un moment en silence, et se mirent à rire aux éclats.

— Tu as l’air d’un cavalier égaré dans le labyrinthe d’amour, s’écria Willibald.

— Et moi, il me semble que je t’ai déjà rencontré dans quelque vieux roman, répondit Ernest.

— Mais vraiment la pensée du vieux conseiller n’est pas si mauvaise, reprit Willibald. Il veut une bonne fois se mystifier lui-même, et rebâtir un temps dans lequel il vivait réellement, quoique à son âge, il ait encore toutes ses forces, toute la liberté de son esprit,