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CONTES NOCTURNES.

gnons bizarres et bariolés s’élèvent au-dessus de l’épais feuillage des arbres. Ces bois ceignent un vaste jardin qui s’étend dans la vallée. Si jamais tu suis cette route, cher lecteur, ne redoute ni le petit retard que te causera ce détour, ni la légère offrande que tu donneras au jardinier ; sors de ta voiture, fais-toi ouvrir cette maison, et parcours ce jardin en disant que tu as particulièrement connu le défunt propriétaire de ce domaine, le conseiller aulique Reutlinger qui habitait G**. Au fond, tu pourras le dire avec raison, s’il te plaît de lire jusqu’à la fin tout ce que je me dispose à te raconter ; car j’espère qu’alors le conseiller Reutlinger se montrera à tes yeux avec ses manières originales et ses goûts singuliers, absolument tel que si tu l’avais connu réellement. Dès l’abord, tu reconnais déjà le goût gothique et les or-