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MAÎTRE JEAN WACHT

homme n’en a éprouvé. Tu ne sais pas que le meurtre qu’il avait tenté sur toi l’avait anéanti. Tu ne sais pas que, livré à un désespoir furieux, il a hurlé nuit et jour, en suppliant le ciel de le détruire ou de le sauver, afin que dorénavant il se lavât de la dette de sang par une vie exemplaire. Tu ne sais pas, qu’à l’occasion d’un agrandissement considérable de la prison, auquel on avait employé des détenus comme manœuvres, ton frère se distingua tellement comme charpentier habile et instruit, que bientôt, il remplit les fonctions de surveillant. Tu ne sais pas que par ses manières douces et pieuses, sa modestie jointe à un jugement net et sain, il s’est concilié dans ces fonctions l’amitié de tout le monde. Tu ne sais pas tout cela, voilà pourquoi j’ai dû t’en instruire. Mais ce n’est pas tout. Le prince évêque a gracié ton frère,