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MAÎTRE JEAN WACHT

frayée, elle voulut le jeter loin d’elle. Quel aimable prodige s’était opéré pendant ce temps ! Un gentil amour, bien vernissé, s’était élancé du calice de la rose, et de ses deux mains offrait un joli cœur enflammé ; à sa bouche était suspendue une petite bande de papier, sur laquelle se trouvaient ces mots en français : « Voilà le cœur de monsieur Picard Leberfinck que je vous offre. »

— Ô doux Jésus, s’écria Rettel tout effrayée, ô doux Jésus ! que faites-vous, mon cher monsieur Leberfinck, ne vous mettez donc pas à genoux devant moi comme devant une princesse. Vos belles culottes de satin seront tachées dans l’herbe humide, et vous, vous aurez un rhume de cerveau, contre lequel une infusion de sureau avec du sucre candi blanc est un bon remède.

— Non, dit l’impétueux amant, non, ô Marguerite ! Picard Leberfinck, qui