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Ils avaient bu ensemble à leur amitié et à leur réconciliation, et chanté sur différens modes. Aucun maître ne se trouvait là pour adjuger le prix au vainqueur, mais tous eussent déclaré que maître Klingsohr avait été surpassé ; car, quelque grande que fut son habileté, il ne pouvait s’élever jusqu’à la grâce et à l’énergie des simples chansons de Wolfframb de Eschinbach.

Wolfframb venait d’achever un air admirable, lorsque maître Klingsohr renversé dans son fauteuil, les yeux baissés, lui dit d’une voix sourde : — Vous m’avez regardé comme un homme vain et orgueilleux, maître Wolfframb, mais vous vous tromperiez fort si vous pensiez que mon regard, aveuglé par l’amour-propre, ne peut reconnaître le talent quelque part