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bue au mérite de la femme, elle devint un être équivoque, haï d’un sexe et ridicule pour l’autre. Le landgrave craignant que la folie de la comtesse n’entraînât les autres femmes de sa cour, leur défendit sous peine de bannissement, de s’occuper de poésie. La comtesse Mathilde quitta alors la Wartbourg, et se retira dans un château près d’Eizenach où Henri de Ofterdingen l’eût suivie, si le landgrave ne lui eût pas ordonné de rester, pour répondre au défi que lui avaient porté les maîtres.

— Vous avez, dit le landgrave à l’arrogant chanteur, vous avez vilainement troublé le beau cercle que j’avais formé ici. Pour moi, vous ne pouviez m’abuser ; car je reconnus dès le premier moment que vos chants ne découlaient pas du fond de l’âme d’un véritable maître chanteur, mais qu’ils