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sérieux et pensif, tandis que Ofterdingen chantait, et qui dit à peine quelques mots en sa faveur. Ofterdingen sembla fort irrité de la conduite du prince. Dans la soirée, lorsque l’ombre commençait à s’étendre, Wolfframb de Eschinbach qui avait en vain cherché son ami, le rencontra dans une des allées du jardin. Il courut à lui, le serra contre son cœur, et lui dit : — Te voilà donc devenu le premier maître du chant qui soit au monde, mon cher Henri. Comment es-tu donc parvenu à atteindre au but que nous soupçonnions à peine ? Quel esprit divin t’a enseigné les merveilles d’un autre monde ? Ô mon cher ami, que je t’embrasse encore !

— Il est heureux, dit Ofterdingen en cherchant à se dérober aux embrassemens de Wolfframb, il est heureux que tu reconnaisses combien je me suis élevé au-dessus de tous les préten-