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mouvemens. Wolfframb de Eschinbach chanta un air en l’honneur du landgrave, et amena, sur le retour de cet ami qu’on avait cru perdu, quelques vers qui causèrent une émotion générale. Mais Henri de Ofterdingen fronça les sourcils, et se détournant de Wolfframb, toucha sur son luth quelques accords singuliers. Il se plaça alors au milieu du cercle, et commença un chant qui différait tellement de tout ce qui avait été chanté jusque-là, qu’il excita le plus grand étonnement et même une stupéfaction profonde. Il semblait que ces accords frappassent aux portes d’un empire inconnu, et conjurassent les secrets des puissances mystérieuses. Puis il invoqua les astres, et l’on crut entendre les sons des sphères célestes balancées dans l’espace. Puis ses accords devinrent plus tumultueux, et il évoqua toutes les images