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— Comment seriez-vous mon ami, dit Ofterdingen, saisi d’une terreur muette ; comment seriez-vous mon ami, vous que je ne me souviens pas d’avoir jamais vu ?

Sans répondre à cette question, l’étranger continua : — C’est ici un lieu admirable ; la nuit est belle, je vais m’asseoir auprès de vous, et puisque vous ne retournez pas encore à Eizenach, nous pourrons un peu jaser ensemble. Écoutez mes paroles, vous pourrez y trouver quelques enseignemens.

À ces mots, l’étranger prit place sur une grande pierre couverte de mousse, fort près de Ofterdingen. Celui-ci luttait avec les sentimens les plus singuliers. Quelque intrépide qu’il fût, dans la solitude de ce bois, il ne pouvait se défendre d’une horreur profonde que lui inspirait la voix de cet homme