Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À ces mots, il porta la main sur son épée. L’homme noir poussa encore un grand éclat de rire, et un rayon de la lune étant tombé sur son visage pâle, Ofterdingen put distinguer ses yeux étincelans et sauvages, ses joues pendantes, sa barbe rouge et pointue, sa bouche contractée par un ricanement féroce, et le riche costume noir de l’étranger.

— Eh, mon jeune compagnon ! vous n’emploierez pas l’épée contre moi, je pense, parce que je blâme vos chansons. Je sais que vous autres chanteurs, vous n’aimez pas trop les critiques, et que vous voudriez qu’on admirât tout ce qui vient de vous. Mais justement, parce que je vous dis franchement qu’au lieu d’être un maître, vous êtes un écolier fort médiocre dans l’art du chant, vous devriez reconnaître que je suis votre ami véritablement, et que j’ai de bons desseins à votre égard.