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ses chants, toutes ses espérances s’abîmaient à-la-fois, et le désespoir s’emparait de son âme. Puis il s’enfuyait comme poursuivi par les démons, courait se renfermer dans sa chambre, et là, il se mettait à chanter des mélodies qui lui donnaient de doux rêves, et le ramenaient à sa bien-aimée.

Il avait long-temps réussi à éviter les environs de la Wartbourg ; mais un jour, sans qu’il sût lui-même comment, il se trouva dans le bois qui avoisinait le château, et l’aperçut tout-à-coup devant ses yeux. Ses pas l’avaient conduit sur une éminence chargée de mousses, de branchages, et il gravit avec effort jusqu’à l’extrémité de ce monticule, d’où il découvrit les pointes des tours du château. Là, il se tint couché sur l’herbe, et se perdit dans ses rêves, s’abandonnant à-la-fois au tourment et à l’espoir.