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et une langue blanche et contournée.

Messire Lutkens gémit et se lamenta beaucoup.

— Juste ciel ! s’écria-t-il, que vais-je devenir ? Mon fils pourra-t-il jamais marcher sur les traces de son père ? a-t-on jamais vu un conseiller avec deux cornes sur la tête ?

L’étranger consola le pauvre Lutkens, comme il le put faire. Une bonne éducation opérait beaucoup de choses, lui dit-il, bien que le nouveau-né ne fût pas d’une forme très orthodoxe, il osait affirmer que ses gros yeux annonçaient beaucoup d’intelligence, et que la sagesse semblait résider sur son front, entre ses deux cornes. Sans prétendre à la dignité de conseiller, il pouvait devenir un grand savant, et alors sa laideur lui siérait à merveille, et l’on ne pourrait contempler ses traits