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CONTES NOCTURNES.

tendre un léger bruit à la porte de sa chambre ; elle se lève précipitamment, allume une bougie à la flamme de sa lampe de nuit. Grand Dieu ! Roulée sur le plancher, enveloppée dans son schall rouge, la bohémienne lui lance des regards fixes et étincelans, et berce dans ses bras un petit enfant qui vagit douloureusement. Le cœur de la comtesse est prêt à se rompre dans son sein ! — C’est son enfant ! — C’est sa fille perdue ! Elle l’arrache des mains de la bohémienne, mais au même instant, celle-ci roule comme un automate sans vie. Aux cris de la comtesse, tout le monde se réveille ; on accourt, on trouve la femme morte ; rien ne peut la ranimer, et le comte la fait ensevelir. Que faire, sinon courir auprès de l’insensée Gabrielle, pour tâcher de lui arracher son secret ? La folie furieuse d’Angélique ne permettait de