Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
LA MAISON DÉSERTE.

épars, et tombant à ses genoux, lui cria : — Délivrez ces gens ! délivrez ces gens ! Ils sont innocens ! mon père, délivrez-les ! Une seule goutte de leur sang et je me plonge ce couteau dans le sein.

En parlant ainsi, la comtesse agitait un long couteau au-dessus de sa tête, mais elle tomba évanouie.

— Eh, ma jolie pouponne, mon bel enfant, je savais bien que tu ne le souffrirais pas ! Ainsi causait la vieille. Puis elle se replia auprès de la comtesse, et couvrit son visage et son sein de baisers dégoutans, en répétant : — Belle enfant, belle enfant, réveille-toi, le fiancé vient, le fiancé va venir !

La vieille tira une fiole où s’agitait un petit poisson doré dans une belle liqueur argentée, et la posa sur le cœur de la comtesse, qui reprit ses sens aussitôt. Dès qu’elle aperçut la