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CONTES NOCTURNES.

un salon éclairé par un grand nombre de bougies, orné, avec tout le luxe antique, de meubles dorés et de vases du Japon. Des nuages bleus et épais remplissaient la chambre.

— Sois le bien venu ! — Bien venu mon fiancé. — L’heure est arrivée, la noce approche !

Ainsi cria une voix de femme, et aussi peu que je savais comment j’étais venu jusque-là, aussi peu sais-je comment il se fit qu’une charmante figure, richement vêtue, sortit du milieu de cette vapeur. Elle me répéta d’une voix perçante : « Sois le bien venu, mon doux fiancé ! » et s’avança vers moi les bras étendus. — Un horrible visage, vieux et jauni, me contemplait d’un air effaré. Je chancelai d’effroi, mais comme fasciné par un serpent, je ne pouvais détourner mes regards de cette horrible femme, ni reculer d’un pas.