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LA MAISON DÉSERTE.

il fut forcé de se jeter sur un sopha où ses yeux se fermèrent, et y resta quelque temps immobile comme une statue. Tout-à-coup, il se leva par un mouvement brusque ; mais il conserva une faiblesse extrême. Un médecin que je lui envoyai, ayant infructueusement employé divers remèdes, eut recours aux moyens magnétiques qui semblèrent plus efficaces. Il fallut cependant les abandonner aussi ; car le malade ne pouvait les supporter. Au reste, mon médecin avait gagné la confiance du colonel, et celui-ci lui raconta que, dans ce moment de faiblesse qu’il avait éprouvé, l’image d’une femme qu’il avait connue à Pise s’était offerte à ses yeux ; les regards brûlans qu’elle lui lançait, lui avaient causé une douleur si violente, qu’il en avait perdu l’usage de ses sens. Il lui resta de sourdes douleurs de tête, et un état d’abatte-