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CONTES NOCTURNES.

encore, le renferma dans un pupitre, et revint à moi, après être resté quelques secondes à méditer, la main sur son front.

— Suivez exactement mes prescriptions, me dit-il. Je dois convenir que ces momens où vous vous trouvez hors de vous-même, sont encore fort mystérieux pour moi ; mais j’espère pouvoir bientôt vous en dire davantage.

Dès ce moment, quoiqu’il m’en coûtât, je vécus exactement comme me l’avait recommandé le médecin, et quoique je sentisse les effets bienfaisans de ce régime, je ne fus cependant pas totalement délivré de ces atteintes terribles auxquelles j’étais sujet, particulièrement à midi, et la nuit. Ainsi dans la plus joyeuse réunion, en buvant, en chantant, je me sentais tout-à-coup comme percé de mille poignards, et toutes les forces de mon esprit ne suffisaient pas