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CONTES NOCTURNES.

leine et le frottant ensuite ; tous mes nerfs tremblèrent, je frissonnai, car dès que mon souffle eut répandu une vapeur sur la glace, j’aperçus au milieu d’un nuage bleuâtre, le charmant visage qui m’avait déjà blessé au cœur par ses regards douloureux ! — Vous riez ? — Vous voilà unanimes sur mon compte, vous me tenez pour un rêveur incurable ; mais, dites, pensez tout ce que vous voudrez, n’importe, cette beauté me regardait du fond de ce miroir, et dès que la vapeur se dissipa, ses traits disparurent sous les feux prismatiques que lançaient les rayons du soleil qui se réfléchirent dans la glace. Je ne veux point vous fatiguer, je ne veux point vous décrire toutes les sensations que j’éprouvai ; sachez seulement que je renouvelai sans cesse l’épreuve du miroir, qu’il m’arriva souvent de rappeler par mon