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lune. On croit généralement qu’il apparaît des spectres dans ce bâtiment vide ; et véritablement, mon père et moi, nous avons souvent entendu des gémissemens plaintifs, surtout au temps de Noël où les commandes nous forcent souvent de travailler toute la nuit. C’étaient des bruits étranges qui nous faisaient frissonner. Il n’y a pas longtemps non plus, que dans le silence de la nuit, j’ai entendu un chant si singulier que je ne pourrais pas vous en donner une idée. C’était évidemment la voix d’une vieille femme, mais les tons étaient si éclatans, les cadences si variées, que moi, qui ai entendu tant de cantatrices en Italie, en France et en Allemagne, je n’ai jamais rencontré rien de semblable. Il me semblait qu’on chantait des paroles françaises, mais je n’ai jamais pu les entendre distinctement ; et d’ail-