Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il ne put se défendre d’un certain trouble, en contemplant les traits pâles et les yeux étincelans de Henri, qui lui rappelaient ceux de Nasias. Henri de Ofterdingen se mit à chanter, et Wolfframb se sentit près de défaillir, en reconnaissant le chant que Nasias lui avait fait entendre dans cette nuit mystérieuse. Il rassembla cependant ses forces, et répondit à son adversaire, par une magnifique cantate qui excita les acclamations du peuple. Sur l’ordre du landgrave, Henri de Ofterdingen se mit à chanter ; et il peignait si bien la volupté en ses vers, que chacun se sentit saisi d’une extase enivrante. Wolfframb de Eschinbach lui-même se sentit entraîné dans un monde inconnu, et ne put se rappeler ses chants. En ce moment, un grand bruit se fit entendre à l’extrémité de l’enceinte, où la foule s’ouvrit. Wolf-