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Et tout-à-coup Ofterdingen se trouva tout près de la barrière, au troisième appel du maréchal. Personne ne l’avait vu venir. Il s’inclina devant le landgrave, et dit, d’une voix ferme, qu’il était venu pour lutter avec le maître qu’on lui opposerait, et se soumettre à la décision des juges du camp. Le maréchal s’approcha alors des maîtres, avec une urne d’argent, d’où chacun d’eux devait tirer un billet. Des que Wolfframb de Eschinbach déroula le sien, il reconnut que c’était lui qui devait concourir avec Henri de Ofterdingen. Il tremblait d’effroi, en songeant qu’il allait combattre son ami ; mais bientôt il lui sembla que c’était le ciel lui-même qui l’avait choisi pour champion, lui qui eût marché avec joie à la mort, plutôt que de placer Henri sous le fer du bourreau. Il s’avança d’un air calme, mais