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Nasias se mit alors à entonner un chant en l’honneur de la belle Hélène et des plaisirs de Cythérée, et sa chanson était en effet si séduisante que les flammes qui l’entouraient semblaient les feux de l’amour sur lesquels se jouaient de petits Cupidons. Wolfframb écoutait encore en silence et les yeux baissés ; mais bientôt il lui sembla qu’il se promenait dans les sombres allées d’un beau jardin, et qu’une musique délicieuse, se faisant entendre au milieu des fleurs, couvrît les accens funestes du démon. Alors il s’approcha de celle qui était sa vie entière, dans tout l’éclat de sa beauté, et tandis qu’il la saluait de ses soupirs, les feuilles s’agitaient doucement et les jets d’eau s’élevaient en longues gerbes brillantes. Elle s’avança vers lui, aux doux chants des voix inconnues, comme portée sur des ailes, et son regard ra-