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Pour attacher dans l’avenir le chef de sa maison à ce domaine, il résolut d’en faire un majorât. Le souverain y consentit d’autant plus volontiers, qu’il retenait par là dans le royaume une noble et riche famille, dont les membres s’étaient déjà répandus dans les pays étrangers.

Cependant, ni le fils du baron, nommé Hubert, ni le seigneur du majorât, qui portait le nom de Roderich comme son père et son grand-père, ne demeurèrent habituellement au château. Ils passaient leur vie en Courlande. Il semblait qu’ils redoutassent plus que leur ancêtre, la solitude effrayante de R…bourg. Le baron Roderich avait deux tantes, deux vieilles filles, sœurs de son père, à qui, dans leur pauvreté, il avait accordé un asile. Elles habitaient, avec une servante âgée, un petit appartement bien chaud.