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dans l’église, une épaisse fumée se répandit sous les voûtes. Bientôt les flammes pénétrèrent en sifflant à travers les murailles de bois, et embrasèrent le cloître. Ce fut à grand’peine que les religieuses sauvèrent leur vie. Les trompettes retentirent dans tout le camp et tirèrent les soldats de leur sommeil, et on vit accourir Aguilar en désordre et à demi brûlé. Il avait en vain cherché à sauver Julia du milieu des flammes ; elle avait disparu. En peu de temps le vaste camp d’Isabelle ne fut plus qu’un monceau de cendres. Les Maures, profitant du tumulte, vinrent attaquer l’armée chrétienne ; mais les Espagnols déployèrent une valeur plus brillante que jamais ; et, lorsque l’ennemi eut été repoussé dans ses retranchemens, la reine Isabelle, assemblant les chefs, donna l’ordre de bâtir une ville au lieu même où naguère s’élevait son camp. C’était