Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tre : on s’assied tranquillement dans son fauteuil, et on écoute son docteur avec patience.

Le maître de chapelle s’écria d’un ton lamentable : — Que vais-je entendre ? et fit ce que le docteur lui ordonnait.

— Il y a, dit le docteur, il y a en effet, dans la situation de Bettina, quelque chose de bizarre, je dirais même de merveilleux. Elle parle librement, avec toute la puissance de son organe ; elle n’a pas seulement l’apparence d’un mal de gorge ordinaire, elle est même en état de donner un ton musical : mais dès qu’elle veut élever sa voix jusqu’au chant, un je ne sais quoi inconcevable étouffe le son, ou l’arrête de manière à lui donner un accent mat et catarrhal, et à ne lui laisser en quelque sorte que l’ombre de lui-même. Bettina, monsieur, compare très-judicieusement son état à un rêve dans lequel on s’efforce