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chapelle, comme résigné dans son désespoir, très-bien ! Alors, donnez-lui de l’opium, — de l’opium, et si long-temps de l’opium qu’elle finisse par une douce mort ; car si Bettina ne chante plus, elle ne doit plus vivre : elle ne vit plus que pour chanter ; elle n’existe que dans son chant ! Céleste docteur, faites-moi ce plaisir ; empoisonnez-la plutôt. J’ai des connexions dans le collège criminel ; j’ai étudié avec le président à Halle ; c’était un excellent cor, et nous concertions toutes les nuits avec accompagnement obligé de chats et de chiens ! Vous ne serez pas inquiété à cause de cela, je vous le jure ; mais empoisonnez-la, je vous en prie, mon bon docteur !

— Quand on a déjà atteint à un certain âge, dit le docteur ; quand on en est venu à porter de la poudre depuis maintes années, on ne crie pas ainsi ; on ne parle pas d’empoisonnement et de meur-