grave qui la fit souffrir pendant long-temps.
Toutes ces circonstances, jointes à l’irritabilité naturelle de son propre caractère, jetèrent Hoffmann dans une situation d’esprit plus favorable peut-être pour obtenir des succès dans son genre particulier de composition, que compatible avec ce calme heureux de la vie, dans lequel les philosophes s’accordent à placer le bonheur ici-bas. C’est à une organisation comme celle d’Hoffmann, que s’applique ce passage de l’ode admirable à l’Indifférence :[1]
« Le cœur ne peut plus connaître la paix ni la joie, quand, semblable à la boussole, il tourne, mais tremble en tournant, selon le vent de la fortune ou de l’adversité. »
Bientôt Hoffmann fut soumis à la plus cruelle épreuve qu’on puisse imaginer.
En 1807, un violent accès de fièvre nerveuse avait beaucoup augmenté la funeste sensibilité à laquelle il devait tant de souffrances. Il s’était fait lui-même, pour constater l’état de son imagination, une échelle graduée, une espèce de thermomètre, qui indiquait l’exaltation de ses sentimens, et s’élevait quelquefois jusqu’à un degré peu éloigné d’une véritable aliénation
- ↑ Du poëte Collins.