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Trois mois s’étaient écoulés, et le jour était arrivé où, selon la volonté du défunt, on devait ouvrir le testament. Outre les gens de justice, le baron et V…, on vit arriver un jeune homme d’une figure intéressante ; il portait un rouleau d’actes, et chacun le prit pour un écrivain. Le baron daigna à peine le regarder, et exigea impérieusement qu’on supprimât tout préambule inutile. — Il ne concevait pas, disait-il, comment il pouvait exister un testament pour la transmission d’un majorât dont la nature était inaliénable. On lui exhiba le sceau et l’écriture de son père, qu’il reconnut en haussant les épaules ; et, tandis que le greffier lisait le préambule du testament, le baron regardait d’un air d’indifférence à travers la fenêtre, pendant que de sa main gauche étendue par dessus son fauteuil, il tambourinait une marche sur le tapis vert de la table.