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à la chasse. Du reste, il se montrait peu, et évitait tout-à-fait de se trouver seul avec son frère, ce qui convenait fort au baron. V… ne pouvait s’expliquer la terreur de ce dernier, chaque fois que Hubert entrait dans son appartement.

V… était un jour seul dans la grand’salle, parcourent ses actes, lorsque Hubert y entra, plus grave et plus posé que d’ordinaire ; il lui dit, avec un accent presque douloureux : — J’accepte les dernières propositions de mon frère ; faites que je reçoive aujourd’hui même les deux mille frédérics d’or ; je veux partir cette nuit, à cheval, tout seul.

— Avec l’argent ? demanda le justicier.

— Vous avez raison, dit Hubert, je vous comprends. Faites-moi donc donner la somme en lettre-de-change sur Isaac Lazarus, à K…, je veux partir cette nuit. Il faut que je m’éloigne ; les mau-