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terminer, je devrais te repousser comme un chien galeux.

À ces paroles impitoyables, le vieillard terrifié tomba sur ses genoux ; et, soit involontairement, soit que le corps eut obéi machinalement à sa pensée, le baron leva le pied en parlant, et en frappa si rudement à la poitrine le vieux serviteur, que celui-ci se renversa en poussant un cri sourd. Il se releva avec peine, et poussa un hurlement profond en lançant à son maître un regard où se peignaient la rage et le désespoir. Puis il s’éloigna sans toucher une bourse remplie d’argent que le baron venait de lui jeter.

Cependant les parens de la famille, qui se trouvaient dans le pays, s’étaient rassemblés. Le défunt baron fut porté avec beaucoup de pompe dans les caveaux de l’église de R…bourg ; et, lorsque la cérémonie fut achevée, le nouveau