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je perdis ainsi tout espoir de retourner jamais à R…bourg.

Mon grand-oncle ne souffrait que mes soins. C’était avec moi seul qu’il voulait s’entretenir ; et, quand sa douleur lui laissait quelque trêve, sa gaîté revenait aussitôt, et les joyeux contes ne lui manquaient pas ; mais jamais en aucune circonstance, même lorsqu’il racontait des histoires de chasse, il ne lui arrivait jamais de faire mention de notre séjour à R… bourg, et un sentiment de terreur indéfinissable m’empêchait toujours d’amener la conversation sur ce sujet. — Mes inquiétudes pour le vieillard, les soins que je lui prodiguais, avaient un peu éloigné de ma pensée l’image de Séraphine. Mais quand la santé de mon oncle se rétablit, je me surpris à rêver plus souvent à la baronne, dont l’apparition avait été pour moi comme celle d’un astre qui brille un instant pour