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voyait lui-même à Séraphine, il ne voyait en moi qu’un instrument sans volonté qu’on prend ou qu’on rejette à son gré ! Quelques minutes auparavant, je craignais le baron ; au fond de mon âme gisait le sentiment de ma faute, mais cette faute même me faisait sentir plus vivement la vie, une vie magnifique, élevée, pleine d’émotions dignes d’envie, et tout était retombé dans les ténèbres, et je ne voyais plus en moi qu’un bambin étourdi qui, dans sa folie enfantine, a pris pour un diadème la couronne de papier dont il a coiffé sa tête.

— Eh bien ! neveu, me dit mon grand-oncle qui m’attendait, où restes-tu donc ?

— J’ai parlé au baron, répondis-je vivement et à voix basse, sans pouvoir le regarder.

— Sapperlote ! je le pensais, s’écria-