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voulait le paraître. Je me tournais pour m’éloigner, lorsque le baron m’arrêta tout à coup par le bras, et s’écria d’un air irrité : — J’ai à vous parler, jeune homme !

Je voyais devant moi l’époux offensé qui me préparait un châtiment terrible, et j’étais sans armes. Mais en ce moment, je m’avisai que j’avais dans ma poche un couteau de chasseur, dont mon grand-oncle m’avait fait présent au moment de partir pour R… bourg. Je suivis alors le baron, qui marchait rapidement devant moi, et je résolus de n’épargner la vie de personne, si je devais essuyer quelque outrage.

Nous étions arrivés dans la chambre du baron. Il en ferma soigneusement la porte, puis se promena quelque temps les bras croisés, et revint devant moi, en répétant : — J’ai à vous parler, jeune homme !