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Mon oncle se tut ; il vit combien je combattais avec moi-même. Il se promena quelques momens dans sa chambre, s’arrêta devant moi, et me dit en riant : — Neveu ! neveu ! quelle folie fais-tu ici ? — Allons, c’est une fois ainsi. Le diable fait ici des siennes de toutes les façons, et c’est toi qui es tombé dans ses griffes.

Il fit encore quelques pas en long et en large, et reprit : — Il n’y a plus moyen de dormir maintenant, il faut fumer ma pipe pour passer le reste de la nuit.

À ces mots, mon grand-oncle prit une longue pipe de gypse, la remplit lentement en fredonnant une ariette, chercha au milieu de ses papiers une feuille qu’il plia soigneusement en forme d’allumette, et huma la flamme par de fortes aspirations. Chassant autour de lui d’épais nuages, il reprit entre ses dents :