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générale de reconstruire à sa guise l’âme d’un écrivain ? et pourquoi regretter que tel homme n’ait pas eu le talent de tel autre ? Hoffmann dessinait, il composait des vers, de la musique, dans une sorte de délire ; il aimait le vin, une place obscure au fond d’une taverne ; il se réjouissait de copier des figures étranges, de peindre un caractère brut et bizarre ; il craignait le diable, il aimait les revenans, la musique, les lettres, la peinture ; ces trois passions qui dévorèrent sa vie, il les cultivait avec un emportement sauvage ; Salvator, Callot, Beethoven, Dante, Byron, étaient les génies qui réchauffaient son âme : Hoffmann a vécu dans une fièvre continuelle ; il est mort presque en démence : un tel homme était plus fait pour être un sujet d’études que de critiques ; et on devait plutôt compatir à cette originalité qui lui a coûté tant de douleurs, qu’en