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ches pour n’avoir pas tiré dès que j’avais manqué ; et, bien que celui-ci s’excusât sur la rapidité de la course du loup qu’il n’avait pu suivre, le baron ne laissa pas que de s’emporter contre lui. Cependant les chasseurs avaient relevé le loup mort. C’était un des plus grands animaux de son espèce, et l’on admira généralement mon courage et ma fermeté, bien que ma conduite me parût fort naturelle, et que je n’eusse nullement songé au danger que je courais. Le baron surtout me témoigna un intérêt extrême, et il ne pouvait se lasser de me demander les détails de cet événement. On revint au château, le baron me tenait amicalement sous le bras. Il avait donné mon fusil à porter à un de ses gardes. Il parlait sans cesse de mon action héroïque, si bien que je finis par croire moi-même à mon héroïsme ; et, perdant toute modestie, je pris sans