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la mépriser ; et cependant je ne le pouvais pas. Qu’y avait-il donc de coupable entre Séraphine et moi ? Le repas s’acheva promptement, parce qu’on voulait chasser des loups qui s’étaient montrés dans les bois voisins. La chasse convenait parfaitement à la disposition d’esprit où je me trouvais, et je déclarai à mon oncle que j’allais me mettre de la partie.

— C’est bien, me dit-il en riant ; j’aime à te voir ainsi. Je reste, moi ; tu peux prendre mon fusil et mon couteau de chasse, c’est une arme sûre dont on a quelquefois besoin.

La partie du bois où les loups devaient se trouver, fut cernée par les chasseurs. Le froid était excessif, le vent sifflait à travers les pins, et me poussait la neige au visage ; je voyais à peine à six pas. Je quittai presque glacé la place que j’avais choisie, et je cherchai un abri dans le