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Moi ! Songez-vous ?...

PHEDRE.

à part.

Ô Ciel ? Qu'ai-je fait ? Qu'ai-je dit ?

Haut.

Ah ! Seigneur, les malheurs égarent mon esprit ; [400]

D'un trouble en vous voyant je ne puis me défendre.

Je ne sais quelle erreur, fatale à mon repos,

Sans cesse offre à mes yeux l'image d'un héros.

C'est en vain qu'aux enfers le sort l'a fait descendre,

Je crois toujours le voir, je crois toujours l'entendre ; [405]

Puisque vous respirez, il voit encor le jour,

Un Dieu consolateur le rend à mon amour.

Vivez, régnez pour lui. Que ne puis-je vous rendre

Tout le plaisir que je goûte à vous voir,

Et que je goûte à vous entendre ! [410]

Sur le trône allez vous asseoir.

Venez : à vos sujets je veux donner l'exemple

De l'amour qu'on doit à ses Rois.

Phèdre à l'instant va les conduire au temple,

Nous allons tous jurer d'obéir à vos lois. [415]

Tout vous sera soumis, et mon cœur, et Trézène.

Je range sous vos lois et l'Empire, et la reine,