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soin de tout ce qui concerne la pureté des mariages et les devoirs imposés aux deux époux. L’adultère et tout commerce illicite étaient considérés comme des crimes publics. Le législateur menaçait les coupables de la vengeance terrible des génies, dont le pouvoir s’étendait, selon lui, jusque dans l’intérieur de toutes les maisons. Charondas allait jusqu’à condamner les secondes noces. Il déclarait incapables d’avoir part à l’administration des affaires publiques ceux qui après avoir eu des enfants d’une première femme en épouseraient une seconde, les enfants étant encore vivants. Les citoyens atteints et convaincus de calomnie étaient condamnés à ne paraître en public qu’avec une couronne de bruyère, triste emblème de leur crime. Ce symbole d’infamie était si redouté, que pour y échapper quelques citoyens s’exilèrent, d’autres se donnèrent la mort. Charondas, pour maintenir les mœurs publiques, avait établi des écoles dont les maîtres étaient entretenus aux dépens de l’État. Il prescrivait de condamner à une forte amende ceux qui, étant intéressés à prévenir la corruption de leurs enfants ou de leurs parents, ne l’avaient point fait. L’administration des biens des orphelins appartenait aux parents du côté paternel, et la garde du pupille aux parents du côté de la mère. Les premiers, qui étaient appelés à l’héritage dans le cas de la mort du mineur, avaient intérêt à faire valoir son bien ; les autres ne devant jamais en hériter, ne pouvaient être soupçonnés d’attenter à sa vie. La plupart des législateurs condamnaient à mort ceux qui avaient déserté leur poste ou refusé le service militaire. Charondas se contenta d’ordonner qu’ils resteraient trois jours exposés sur la place publique, en habits de femme. Ainsi, ces anciens législateurs, auxquels Cicéron a rendu un si juste hommage, n’employaient pas toujours les peines matérielles ; ils comptaient surtout sur le respect de la divinité et sur les sentiments de l’honneur. Aussi leurs lois, religieusement conservées, firent-elles longtemps la force et la gloire des villes qui les avaient adoptées. L. J.

Arlstote, Polit., II, 10, 12. — Cicéron, de Legibus, II, 6 ; Epist. ad Attic, VI, 1. — Diodore de Sicile, XII, 12, 20. — Stobée, Sermones, 48. — Diogène Laerce, VIII, 16. — Jamblique, Vita Pythag., 7. — Sainte-Croix, Mémoire sur Charondas, dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XLII. — Bentley, Phalaris. — Smith, Dictionary of greeh and roman biography. — Yanoski, Italie ancienne, dans l’Univers pittoresque.


CHARONDAS. Voy. Caron (Loys Le).

* CHAROPS (Χάροψ), chef épirote, vivait dans le deuxième siècle avant J.-C. Il se déclara pour les Romains dans leur guerre contre Philippe V, et leur envoya un berger pour guider une partie de l’armée romaine sur des hauteurs qui dominaient la position des Macédoniens. Ceux-ci furent forcés d’abandonner les défilés de l’Épire. Charops fut envoyé par ses compatriotes en ambassade auprès d’Antiochus le Grand, qui hivernait alors à Chalcis, dans l’île d’Eubée. Il représenta au roi de Syrie que les Épirotes, étant plus exposés aux attaques de Rome qu’aucun autre peuple de la Grèce, ne pouvaient se déclarer pour lui que lorsqu’il serait en état de les défendre. Charops resta toute sa vie l’allié des Romains, et il envoya son petit-fils à Rome pour y faire son éducation.

- Polybe, XVII, 3 ; XVIII, 6 ; XX, 3 ; XXVII, 13. — Tite Live, XXXII, 6. — Plutarque ; Flam. 4.

* CHAROPS, petit-fils du précédent, mort en 157 avant J.-C. Élevé à Rome, il se montra à son retour parmi ses compatriotes un des plus zélés partisans des Romains ; mais là finit sa ressemblance avec son grand-père, que Polybe appelle καλοζ κάγαθόζ. Charops, força par ses calomnies deux des principaux chefs épirotes. Antinoüs et Cephalus, à se déclarer pour Persée. Après la défaite des Macédoniens, il fut un de ceux qui accoururent auprès de Paul-Émile, pour le féliciter sur la victoire de Pydna, et demander au vainqueur la proscription et l’exil des partisans de la Macédoine. Il usa avec la dernière barbaries du pouvoir qu’il venait d’acquérir par de pareils moyens. « Jamais, dit Polybe, il n’exista un plus grand monstre de cruauté. » Aussi cruel que rapace, il fut assisté dans ses déprédations par sa mère, Philotis. Les violences de Charops excitèrent l’indignation même à Rome ; et lorsqu’il s’y représenta pour se faire confirmer dans son autorité, il n’obtint pas de réponse favorable, et ne fut reçu par aucun des premiers hommes de la république. À son retour en Épire, il falsifia le décret du sénat. Polybe, faisant mention, à la date de 157, des divers fléaux dont la Grèce fut délivrée, dit que Charops mourut à Brindes cette année même.

Polybe, XXX, 10. H ; XXXI, 8 ; XXXII. 21, 22.

CHAROST (Armand-Joseph de Béthune, duc de). Voy. Béthune.

FIN DU NEUVIÈME VOLUME.
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ERRATUM. Dans le tome VIII, col. 409, lig. 55, au lieu de 1713, lisez 1723.