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3 CASENTINO — CASIMIR 4

dans les fresques assez importantes qui existent encore dans la ville d’Arezzo, où il paraît avoir principalement travaillé. Il ne reste plus rien dans cette ville de ses peintures à Saint-Dominique, à Saint-Augustin, et dans l’ancienne citadelle démolie au temps de Vasari ; mais on voit plusieurs de ses fresques dans l’église supprimée de Saint-Barthélémy, et un Saint Martin dans la cathédrale. Vasari, dans sa première édition, dit qu’il mourut en 1358, à l’âge de 65 ans ; je ne sais sur quel fondement, dans la seconde, il le fait mourir à 89 ans. Iacopo del Casentino fut enseveli dans l’abbaye de camaldules de San-Agnolo, près de Prato-Vecchio, sa patrie. E. B-n.

Vasari, Vite. — Oreste Brizzi, Guida di Arezzo.

CASES. Voy. Las Cases.

* CASETTI (Louis-Augustin), poète italien, vivait dans la première moitié du dix-huitième siècle. Il écrivit, sous le nom anagrammatique d’Ardano Ascetti, la Celidora, ovvero il governo di Malmantile, poema ; Florence, 1834, in-4o.

Adelung, suppl. à Jöcher, Allgem. Gelehrt.-Lexicon.

* CASILLAC (Bernard de), évêque d’Albi, mort le 11 novembre 1462. Il était prévôt de Sainte-Cécile d’Albi et prieur de Fargues lorsqu’il fut élu par le chapitre le 9 décembre 1434, en remplacement de Pierre Neveu. Pendant ce temps, le pape Eugène IV donnait le même évé- ché à Robert Dauphin, évêque de Chartres. Bernard de Casillac en appela alors au concile de Bâle, qui reconnut son élection, et le sacra, le 12 février 1235, dans l’église des Cordeliers de Bâle. De son côté Robert recevait les bulles du pape, et prêtait serment au roi. Enfin, chacun des deux prétendants se mit en devoir de prendre possession de son évêché par les armes. D’abord Bernard de Casillac, aidé de son frère Bernard, put s’emparer de la ville ; mais il fut bientôt remplacé par Robert Dauphin, qui à son tour céda la place à son compétiteur. On vit ainsi pendant vingt-cinq ans ce fait singulier de deux évêques tour à tour prêtres ou soldats, présidant au massacre, au pillage, ou remplissant leurs fonctions épiscopales et célébrant la messe dans une même église : Robert cédait la place à Casillac quand celui-ci était le plus fort, et Casillac se hâtait de s’éloigner dès que Robert remportait la victoire. La cause fut enfin portée au parlement de Paris, qui, par arrêt du 1er avril 1460, maintint Bernard de Casillac sur le siège d’Albi. Ce prélat ne jouit pas longtemps de son triomphe ; il mourut dix-huit mois après, ne laissant dans son évêché que des ruines comme traces de son passage. E. D.

Gallia Christiana nova. — Hist, génér. du Languedoc. — Compagne, Études histor. sur les Albigeois.

CASIMIR, nom commun à cinq rois de Pologne, que voici :

CASIMIR Ier, surnommé le Restaurateur, était fils de Miétchislaf II et de Rixa, fille d’un comte palatin, et mourut le 28 novembre 1058. Durant son règne, de 1040 à 1058, il mit fin à l’anarchie à


laquelle la Pologne était en proie, extirpa du milieu de son peuple les derniers restes de l’idolâtrie, et veilla à une bonne administration de la justice. La retraite dans laquelle il vivait lorsqu’on vint l’appeler au trône lui a fait donner aussi le surnom de Moine.

CASIMIR II, né en 1017,morten 1094, régna de 1177 à 1194, et mérita encore davantage les éloges de l’histoire, qui lui décerna le titre de Juste. Il était fils de Boleslaf III. Il se fit surtout remarquer par la protection qu’il accorda au peuple contre la noblesse.

CASIMIR III, dit le Grand, né en 1309, mort en 1370. Il est le plus illustre des rois de Pologne, et celui dont les exemples, s’ils avaient été suivis, auraient prévenu les orages auxquels ce pays est resté presque constamment en proie après sa mort, et qui amenèrent à la fin les malheurs que toute l’Europe déplore. Il succéda, à l’âge de vingt-trois ans, à son père Vladislaf Lokiétek ou le Bref, prince énergique et sage, qui, après un long et triste démembrement, réunit sous son sceptre tous les petits États auxquels la dissolution de l’ancien royaume de Pologne avait donné naissance. Vladislaf avait choisi pour épouse à son fils, âgé alorsde seize ans, une fille de Ghédimine, grand prince de Lithuanie, préparant ainsi entre deux peuples jusque-là ennemis cette alliance qu’un autre mariage devait cimenter plus tard.

Le long règne de Casimir (1333-1370) ne commença pas sous des auspices heureux. Le jeune prince ne s’était encore fait connaître que par une galanterie poussée à l’excès, et qui n’était arrêtée par aucun respect humain. Il avait, quoique roi chrétien, un véritable sérail. En politique il acheta cher la paix, objet de tous ses soins. Son père lui avait recommandé, en mourant, de ne jamais faire aucune concession au margrave de Brandebourg ni aux chevaliers de l’ordre Teutonique, mais de les combattre, et de s’ensevelir plutôt sous les ruines du trône que d’encourager l’ingratitude de ces étrangers, auxquels la piété de ses aïeux avait ouvert un asile en Pologne. Ce conseil ne fut pas suivi : environné d’ennemis et de dangers, Casimir III traita avec les chevaliers ; et, pour sauver la Cuïavia et Dobrzyn, dont ils s’étaient emparés, il leur sacrifia la Poméranie, malgré les remontrances du pape. Trop pressé de porter remède aux abus qu’il découvrait partout dans l’administration et dans la justice, il consentit même plus tard à acheter le désistement du roi de Bohême à ses prétentions à la couronne de Pologne, et au titre qu’il en avait pris par la cession de toute la Silésie, belle et riche province qu’il aurait dû mettre toute son ambition à reconquérir. Mais c’est du côté de la Russie que Casimir III dirigea sa politique. À la mort de Boleslaf-Troïdénovitch, duc de Varsovie (1340), Casimir éleva des prétentions à la succession de ce prince, comme héritier naturel d’un vassal mort sans progéniture. Il arma avec