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nistie de la justice et des cultes et ministre de l’intérieur. Dans ces fonctions , il déploya une incroyable activité ; il remplaça la féodalité par les communes et les monastères par des établissements de bienfaisance et d’instruction , étendit les réformes dans toutes les branches de l’administration, et protégea les lettres et les sciences, l’agriculture et le commerce. Dénoncé par la police en 1813, il fut sommé de se rendre à Paris pour y recevoir les ordres de l’empereur. Murât, par son intervention , réussit à apaiser le courroux de Napoléon, maintint Zurlo à son poste, et lui donna le titre de comte d’Altamura. En 1815 Zurlo accompagna la reine Caroline Bonaparte à Trieste , et se retira à Venise , puis à Rome. Il rentra cependant dans sa patrie, et même au bout de deux ans il reçut le portefeuille de l’intérieur (6 juin. 1820) ; mais il avait contre lui la presse et les carbonari. Une imprudence qu’il commit accéléra sa chute. Le roi Ferdinand P venait de recevoir l’invitation de se rendre au congrès de Laybach. Zurio envoya aux préfets et fit afficher à Naples une proclamation annonçant que le roi se rendait au congrès et qu’il en rapporterait une nouvelle constitution. C’était annoncer en d’autres termes que la constitution espagnole cessait d’être en vigueur. Cette nouvelle mit en quelques heures toute la ville dans un lel état d’effervescence que l’on craignit un soulèvement. Zurlo déposa sa démission avec tous ses collègues ( déc. 1820 ) , et comparut en janvier devant le parlement pour se justifier d’avoir violé la constitution. Acquitté malgré l’acharnement de ses adversaires , il rentra dans la vie privée.

G. Pepe, Mémoires. — Cantù , Hist. des cent dernières années. — Jay, Joiiy, etc., Biogr. des contemp. ZWICKCR ( Daniel ), sectaire allemand, né le 22 janvier 1612, à Dantzig, mort le 10 novembre 1678, à Amsterdam. Bien qu’il fût docteur en médecine , il s’occupait peu de l’exercice de son art , et s’adonna à approfondir les doctrines théologiques. Sans aucune conviction solide en matière de religion, il abandonna le protestantisme pour s’attacher aux sociniens, qu’il ne tarda pas à délaisser afin de se jeter dans le système d’Arminius. Cette inconstance d’opinions religieuses le fiit appeler monstrum irregulare et mirabile. Dominé par la pensée de ramener à l’union les nombreuses communions chrétiennes, il mit au jour sa propre théorie fondée sur la tolérance, la raison, l’Écriture sainte et la tradition à la fois. Le livre qu’il publia à ce sujet sous le titre d’Irenicon Ireniçorum, seu Reconciliatoris Chrisdanorum hodierîiorum norma triplex (Amst., 1658, in-8o), provoqua des répliques passionnées de la part des protestants. L’auteur se défendit dans deux autres écrits, intitulés Irenico’Mastix perpétua convictiis et constrictus ( ibid ;, 1662, in-8" ), et Irenico-Mastix posterior (ibid., 1667, in-S"). On doit en outre â Zwicker un grand nomore a’ouvrages de controverse tant imprimés que manuscrits, dont nous ne mentionnerons que les suivants : Vereinigungsj Schriffù der Christen (Discours de conciliation I adressé aux chrétiens) ; Amst., 1661, in-4o : I publié sous le nom de Minos Celse, et trad. en j latin sous le titre à’Benoticum Christianorum ; I ibid., 1662, in-S" ; — Compelle intrare, seu de contradictione ecclesiis ostensa easque reformatura ; ibid., 1666, in-4"’ ; — Novi fœde- 1-is Josias ; ibid., 1670, in-4o ; — Revelatio demonalatriœ inter Christianos ; 1672, 111-4° ;— ; Episiolce ad M. Ruarum de Fratribus Moravis, dans la première centurie des Lettres de Buar ; Amst., 1677, in-8o.

Sani], Bibl. anti-trinitar, — Arnold, JKirchon-und Retzer Historié. — Jœcher, Gelehrten-Lexicon. ZWINGLl (Uldrich), réformateur de la Suisse, né le 1" janvier 1484, à Wildenhaus, village du Toggeuburg (canton de Saint-Gall), tué le 11 octobre 1531, à la bataille de Cappel. Il était fils d’un riche fermier. Il se fit remarquer de bonne heure par son intelligence précoce et ses heureuses dispositions. Un de ses oncles , chanoine à Wisen , lui donna les premières leçons, et il étudia les langues anciennes. Son intelligence et sa piété le firent remarquer des dominicains , qui essayèrent de le faire entrer dans leur ordre. Pour le soustraire à leur influence , son père le rappela et l’envoya , en 1499, continuer son éducation à Vienne. Là, il se lia d’amitié avec plusieurs jeunes gens qui jouèrent plus tard un rôle plus ou moins important dans la réformation de la Suisse, entré autres avec Faber, qui fut un des plus fougueux antagonistes des nouveaux principes religieux. Zwingli ne paraît pas s’être cantonné dans quelque étude spéciale ; son intelligence avide se porta sur toutes les parties des connaissances cultivées à cette époque ; sa passion pour la musique, à laquelle il consacrait les loisirs que lui laissaient ses études, le préserva de la vie dissolue que menaient alors les élèves des universités. De retour à Wildenhaus en 1502, il fut bientôt ramené à Bâle par le désir et le sentiment du besoin d’étendre ses connaissances ; il y trouva un emploi de professeur des langues anciennes dans le collège de Saint-Marlin. En 1505 arriva dans cette ville Thomas Wyttenbach , qui donna à ses études une impulsion } forte et définitive. En 1516, il fut nommé curé a ’i Claris. Tout en s’acquittant de ces fonctions , il poursuivit ses études, et en vint à posséder assez bien la langue grecque pour pouvoir lire facilement dans l’original Plutarque, Thucydide, Aristote, Platon, Pindare, et surtout le Nouveau Testament. La cour de Rome lui accorda comme encouragement une pension de cinquante florins. En 1512, ZwingH suivit, en qualité d’aumônier, sur le champ de bataille de Pavie , la bannière de Claris, qui se trouvait du côté du pape. Il l’accompagna de nouveau en 1515 dans