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I02S ZOSÎWE —

d’un renom sijspect , et excommunia Proculus , qui résistait à ses ordres avec tout le clergé et le peuple de Marseille. Sa dernière mesure fut encore un coup d’autorité : il rt’inté{»ra sur le siège de Sicca, en Afrique, un certain Apiarius, que ses propres diocésains avaient régulièrement «léposé pour les fautes les plus graves. On a de lui quatorze Kp’istolx et D :’cret(i, relatifs aux événements que nous avons rap|)orlés, en mCinc temps que de courts fragments des Tracloria et d’autres pièces, le tout impr. dans Epislolx Pontif. rom. de Constant ( 1721, t. l’", p. 934tOOG ), dans Bibl. Patrum de Galland ( Venise, 1773, in-fol., t. IX, p. 1-20 ), et dans Concil. collectio de Mansi (17C0, t. IV, p. 3-18 372). MansI et Oallaiid, l’rolegomcna. — Schrencniimn, Bibt. l’atrum lutin., t. II, § II.— Flciiry, lUst. eccles. zoniOF (Platon, prince), né le If) novembre 17C7, mort le 7 avril 1822. Il était lieutenant des gardes h cheval lorsqu’il devint, en 1791, le dernier favori de Callierine If. Nommé immédiatement grand maître d’artillerie et chevalier de Saint-André, créé prince par le dernier empereur d’Allemagne, il’ jouit de tout le crédit qu’avaient eu Orlof et Poleinkin sans en avoir le génie ambitieux. Rien n’égalait sa hauteur que la bassesse de ceux qui s’empressaient de se prosterner devant lui. On lui reproche d’avoir décidé l’impératrice à anéantir la Pologne. ]1 est certain qu’il a dirigé un moment tontes les affaires à la cour de Russie. Un jour à la table de l’impératrice, en présence du roi de Suède, on parlait des nonvelles que venait (l’apportait un courrier. « Ce n’est rien, dit-il ; mon frère nous marque qu’il a gagné une lialaille et fait la conquête d’une province. » A son avènement (nov. 175fi). Panl T"" fit brusquement apposer les scellés sur les papiers de Zoubof, lui enleva phis de trente emplois et l’engagea à voyager à l’étranger. Il y épousa une Polonaise, Thecla Walentinowic/, qui, devenue veuve, eut, au couronnement de Nicolas P"’, le pas sur toutes les dames russes, et se remaria au comte André Schouvalof. Rappelé à Saint-Pétersbourg par l’influence de Pahlen, il devint avec ce dernier le principal chef de la conspiration qui mit lin au règne et à la vie de Paul I"". Ce fut dans sa propre maison que se tint le premier conseil «tes conjurés. Dans la nuit de l’exécution (23 mars 1801 ), il se montra l’un des plus ardents parmi les meurtriers de l’empereur : il commençaitdelire mémeunacte d’abdication lorsque Paul l’interrompit en lui donnant un soufflet. Les assassins, après avoir hésité un instant, se précipitèrent sur lui ; pendant la lutte qui s’engagea, le prince mordit Zoubof à la joue ; mais enfin celui-ci réussit à lui passer une écharpe autour du cou, et l’étrangla. Aucun des auteurs de ce crime ne fut puni , comme on sait , et Zoubot put se retirer dans ses terres, où il passa le reste de sa vie.

Zoubof {Nicolas, comte), frère aîné du pré-ZSCHOKKE 1024

, cèdent, fut le gendre de Souvorof. Il devint î général et .sénateur, partagea la disgrâce de son , frère, et conspira comme lui la mort de l’empc-

rein-
il le frappa le premier, l’atteignit à la

’ joue du ponuneau de son épée , et lui cas^a un bras. Il mourut dans ses terres, en 1804.

! Zoubof ( Valérien, eomie ), frère cadet <les 

I précédents, né en 1771, mort le 4 juillet ISO’i, I à Saint-Pétersbourg. Reau et séduisant, il parlaj gea, dit-on, avec son frère, et au même titre, I la faveur de Catherine 11, qui le combla d’hun» neurs. A vingt-trois ans il était lieutenant général. En Pologne il eut la jambe emportée par un boulet (17S)i). I-’unnée suivante il fut envoyé en Perse, ouvrit la campagne par la piise de Derwent , et n’essuya nisuite que des l’evcrs. il laissa une plus grande réputation de franc libertin que d’habile général.

(Jenralogien rtisseii ; Saint IVIershoiir ?, 1836. t. II. — C.istcra, JJist. de Catherine 11. — I/ist. secrète des aniottri et des priiicipuvx amants de Catherine II, par l’auteur lie la fie de Frédéric II. — Mémoires secrett sur la Itussie : Pari.t, 1800.

ZSCHOKKE [Jean- Henri- Daniel), écrivain allemand, né le 22 mars 1771, à Magdebourg, mort le 27 janvier IS^S, à Aarau (Argovie). Fils de Goltlieb Zschokke, maître juré de la corporation des drapieiv, il perdit sa mère quelques semaines après sa naissance, et son père alors qu’il touchait à peine à sa huitième année (1779). 11 est il remarquer que le romancier, dont les honnêtes et chastes récils sont mis avec confiance, en Allemagne comme en France, sous les yeux de l’enfance, débuta cependant dans la vie par des aventures dignes d’une carrière plus troublée et d’une renommée moins aimée de la famille. Rrouillé de bonne heure avec ses parents, Zschokke en effet quitta la maison paternelle pour suivre une troupe de comédiens, dans laquelle, acteur et auteur fout à la fois, il jouait médiocrement sans doute les mauvaises pièces qu’il avait composées à la luUe. Ces erreurs de jeunesse furent heureusement de courte durée, et après s’être réconcilié avec sa famille l’enfant prodigue repentant alla docilement étudier à la grave université de Francfort-sur- l’Oder. Toutefois ses premiers instincts se réveillèrent tout en se réglant, et tout en étudiant, souvent d’un esprit distrait sans doute, la philosophie, l’histoire et les mathématiques, il lit représenter deux drames : AbxlUno , der grosse Bandit (Abellino, le bandit), Berlin, 1793, et Jrilius von Sassen , Zurich, 1796, qui, malgré l’inexpérience de l’écrivain, eurent un grand succès. Sans songer toutefois à faire encore des lettres son unique carrière, Zschokke nourrissait la modeste ambition d’obtenir une place de professeur dans quelque université prussienne, et il y serait sans doute parvenu n’eût été des opinions politiques plus avancées qu’il ne convenait à un gouvernement qui combattait alors par les armes les principes de la révolution française. Forcé d’abandonner la Prusse, où tout avenir sembiuit